Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a annoncé hier jeudi que les deux élues démocrates du Congrès américain, Ilhan Omar et Rashida Tlaib, n’étaient pas les bienvenues en Israël car elles utilisent la scène internationale pour soutenir la campagne de boycottage visant leur pays.
Cette annonce a été faite quelques heures après que le président américain Donald Trump ait demandé à Israël de fermer ses portes aux deux femmes. Le ministère israélien de l’Intérieur a invoqué une loi israélienne permettant depuis 2017, d’interdire l’entrée en sol israélien, aux partisans à l’initiative Boycottage, désinvestissement, sanctions (BDS), un mouvement de protestation contre l’occupation des Territoires palestiniens par les forces sionistes.
Ilhan Omar et Rashida Tlaib devaient atterrir cette fin de semaine à Tel-Aviv afin de visiter ensuite les Territoires palestiniens occupés, où elles étaient chaleureusement attendues, Rashida Tlaib y a encore de la famille.
Le président américain avait affirmé que ce serait faire preuve d’une grande faiblesse si Israël autorisait les représentantes Omar et Tlaib à se rendre sur place.
Donald Trump prend souvent pour cible les deux femmes, membres de l’aile gauche du Parti démocrate américain, lors de rassemblements partisans ou sur Twitter. Le mois dernier, il les a appelées, elles ainsi que leurs collègues Alexandria Ocasio-Cortez et Ayanna Pressley, à «retourner» d’où elles venaient.
Pourtant, de ce groupe, seule Ilhan Omar est née à l’extérieur des Etats-Unis. Née à Détroit, dans le nord-est des Etats-Unis, Rashida Tlaib est devenue en novembre 2018, la première élue américaine d’origine palestinienne, ses deux parents ayant grandi en Cisjordanie occupée.
Les leaders démocrates au Sénat et à la Chambre des représentants ont dénoncé l’interdiction d’accès, mais aussi l’intervention de Donald Trump. Même le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis, American Israel Public Affairs Comminuttee (AIPAC), a critiqué la décision des autorités israéliennes. Les Palestiniens ont de leur côté dénoncé un acte d’hostilité.