Ibrahim Zakzaky, fondateur de la minorité chiite du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), qui avait été autorisé à se rendre en Inde pour y être soigné a pris l’avion vendredi pour revenir dans son pays après une querelle à propos de son traitement médical, ont indiqué sa famille et ses partisans.
Ibrahim Zakzaky avait été autorisé le 5 août par la justice à se rendre sous caution en Inde pour se faire soigner, après des mois de manifestations parfois sanglantes pour réclamer sa libération.
Avec son épouse Zeenah Ibrahim, il était parti lundi pour l’Inde. Mais une querelle est survenue sur les conditions du traitement, indique le MIN, précisant que Zakzaky s’est vu refuser l’accès aux médecins de son choix et a été placé sous surveillance étroite. Jeudi, M. Zakzaky a annoncé s’être vu enjoindre de quitter l’Inde.
Le fondateur du MIN et son épouse étaient détenus depuis leur arrestation en décembre 2015 après la répression d’une manifestation de ses partisans, qui avait fait plusieurs centaines de morts.
Selon les avocats du dirigeant chiite qui serait âgé d’environ 65 ans, il a perdu son œil droit et risque de perdre son œil gauche. Il a aussi dans le corps des éclats de balles reçues en 2015.
Le MIN est un groupe représentant la minorité chiite au Nigeria où la majorité des musulmans est du rite sunnite a manifesté quasi quotidiennement ces derniers mois, dans la capitale Abuja pour obtenir la libération de son dirigeant.
Au moins huit personnes, six manifestants, un journaliste et un policier, avaient été tués le 22 juillet dans des violences pendant une marche. Le MIN, a été interdit par la présidence nigériane quelques jours plus tard et le groupe qualifié de «terroriste» par la police.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a affirmé qu’au moins trois personnes arrêtées pendant les manifestations du 22 juillet étaient mortes des suites de blessures par balle, après s’être vues refuser tous soins en détention.