La présidente de la Cour d’appel du Gabon, Paulette Ayo Akolly a été suspendue de ses fonctions, suite à sa décision autorisant de statuer sur une demande d’expertise médicale relative à la capacité du président Ali Bongo à diriger le pays depuis son AVC d’octobre 2018.
Le secrétaire général du ministère de la Justice et de l’Intérieur a émis, à l’encontre de la magistrate, une «interdiction temporaire d’exercer les fonctions de premier président de la cour d’appel de Libreville», expliquant qu’elle se serait distinguée «par un refus de respecter la décision de justice rendue le 26 juillet 2019 par la Cour de cassation, attitude qui pourrait être assimilée à un manquement aux convenances de son état de magistrat ».
Akolly avait débouté un tribunal qui avait déclaré irrecevable la requête émanant de la plateforme « Appel à agir » (opposition et société civile) et assuré que seule la Cour constitutionnelle a le pouvoir de constater l’empêchement du président à gouverner.
Elle n’avait pas non plus répondu favorablement à la Cour de cassation qui lui avait suggéré de se dessaisir de la demande de l’opposition, au motif qu’elle serait incompétente pour juger cette affaire d’expertise médicale.
Contre toute attente, la présidente de la Cour d’appel a décidé de se saisir de la demande, à la satisfaction de l’opposition, fixant l’audience au 26 août. Un rendez-vous qui semble aujourd’hui compromis puisque la juge a été suspendue pour plus d’un mois, jusqu’au 30 septembre.
Le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR), qui vit hors du Gabon, a appelé les Gabonais à manifester leur mécontentement par une « révolution » pacifique pendant plusieurs jours afin de faire échouer les manigances des autorités.
« Si les Gabonais veulent mettre fin à l’ordre établi, ils doivent arrêter de danser et se soulever pacifiquement par des manifestations quotidiennes pendant une semaine à dix jours, pour réclamer comme les Algériens la fin du Système Bongo », a exhorté cet ancien vice-premier ministre.