La Maison Bleue, siège de la présidence sud-coréenne, a annoncé hier jeudi sa décision de mettre un terme à l’accord de partage de renseignements militaires avec le Japon, dans un contexte de confrontation commerciale entre les deux pays.
Ce pacte connu sous le nom de GSOMIA, conclu en novembre 2016 sous l’égide de Washington dans un contexte de montée en puissance des programmes balistique et nucléaire nord-coréens, avait pour but de mieux coordonner la collecte d’informations militaires sur le régime et les activités de la Corée du Nord. Il a été renouvelé automatiquement chaque année.
L’annonce de sa rupture intervient sur fond de tensions diplomatiques et commerciales entre les deux voisins asiatiques et a suscité de nombreuses réactions négatives de la part du Japon, mais également de la part des Etats-Unis, alliés des deux pays.
Dans un communiqué, le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono a qualifié ce geste d’«extrêmement regrettable» et constitue une totale erreur de jugement de la situation de la sécurité régionale.
Côté américain, le Pentagone s’est dit «très inquiet et déçu» par la décision de Séoul, tandis que le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo a appelé de son côté, les deux pays à «maintenir le dialogue».
Les contentieux hérités de l’époque où la péninsule coréenne était une colonie nippone, entre 1910 et 1945, plombent depuis des décennies les relations entre la Corée du Sud et le Japon, mais la situation s’est fortement aggravée ces dernières semaines, après que des tribunaux sud-coréens aient exigé d’entreprises japonaises qu’elles dédommagent des Sud-Coréens qui avaient été forcés de travailler dans leurs usines durant l’occupation japonaise jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Tokyo avait riposté le 2 août en décidant de rayer la Corée du Sud d’une liste des Etats bénéficiant d’un traitement de faveur, une mesure perçue comme une sanction par Séoul qui a répliqué aussitôt avec une radiation similaire.