La faction du Front populaire ivoirien (FPI), dirigée par l’opposant Pascal Affi N’Guessan, a annoncé lundi, sa décision de ne pas siéger au sein de la nouvelle commission électorale qui n’offre pas de «garantie d’impartialité» dans l’organisation de la présidentielle de 2020.
«Nous avons été sollicités par le gouvernement pour désigner un représentant à la Commission électorale indépendante, nous avons répondu que nous ne nous sentons pas concernés», a affirmé N’Guessan, estimant que la loi relative à cette commission électorale «ne correspond ni à l’esprit, ni à la lettre de la réforme telle que sollicitée».
La nouvelle mouture de la Commission électorale ivoirienne (CEI), qui est en principe le résultat des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition, a été adoptée le 30 juillet par l’Assemblée nationale et promulgué le 6 août dernier par le chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Elle prévoit 15 membres pour la CEI répartis comme suit : un représentant du président de la République, un du ministre de l’intérieur, six de la société civile, six des partis politiques (équitablement répartis entre le pouvoir et l’opposition) et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature.
L’opposition dit ne pas se retrouver dans cette loi qu’elle juge non représentative de la classe politique ivoirienne et largement avantageux pour le pouvoir actuel, et réclame la réouverture des négociations pour aboutir à une Commission électorale plus consensuelle.
Sollicitées par le gouvernement pour la nomination de leurs représentants, les formations de l’opposition ont ainsi opposé une fin de non-recevoir et comptent exploiter toutes les voies de recours possibles pour faire barrage au texte.
Les opposants du régime de Ouattara sont également montés au créneau, la semaine passée, lorsque le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, s’est félicité de la nouvelle commission électorale ivoirienne, regrettant cette « immixtion personnelle » qui traduirait la non maîtrise de tous les leviers de la situation.