Un tribunal tchadien a condamné 97 membres du groupe nigérian Boko Haram à des peines d’emprisonnement de 10 à 20 ans pour « terrorisme », a annoncé mardi le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi.
Il a précisé que dix personnes ont été acquittées en vertu de la présomption d’innocence et un autre mis en cause parce qu’il était mineur.
Les militants de cette secte jihadiste ont été jugés dans le cadre d’un procès devant la Cour criminelle spéciale, ouvert la semaine passée, impliquant des rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) dirigé par Timan Erdimi, neveu du président tchadien Idriss Déby Itno.
Début février, l’UFR était entrée sur le territoire tchadien depuis la Libye ; mais, à la demande de N’Djamena, la France avait stoppé l’avancée de ses troupes (plusieurs centaines de personnes) grâce aux frappes de Mirage 2000.
Plus de 240 rebelles de l’Union (qui aurait pour ambition de renverser le dirigeant tchadien), ont été condamnés de 10 à 20 ans de prison pour «terrorisme» et «complicité de terrorisme».
Tous les rebelles condamnés étaient détenus à Koro Toro, dans une prison de haute sécurité située dans le désert. L’UFR a dénoncé ces condamnations, affirmant qu’«il n’y a pas de droit dans ce pays».
Le mouvement a accusé aussi les autorités de N’Djamena d’avoir gonflé le nombre de ses militants arrêtés à la suite de l’intervention française, et parle «d’une centaine d’éléments» au lieu de «267 personnes interpellées».
L’UFR est née en 2009, la même année où l’insurrection de Boko Haram avait débuté dans le nord-est du Nigeria.