Malgré l’accord de paix revitalisé signé par les belligérants en septembre 2018 au Soudan du Sud, la poursuite de la violence dans ce pays est «profondément préoccupante», a déclaré un groupe d’experts des Nations Unies.
«Les civils avec lesquels nous nous sommes entretenus ont exprimé de nombreuses inquiétudes sur ce qu’ils considèrent comme des obstacles à une paix durable», a déclaré Yasmin Sooka, présidente de la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du sud, à l’issue d’une mission sur le terrain jusqu’au 29 août au Soudan du Sud, puis en Ouganda, en Éthiopie et au Kenya.
Selon cet organe indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, basé à Genève, les personnes rencontrées au Soudan du Sud ont exprimé leur préoccupation par les violents affrontements liés à la terre, aux ressources et au bétail.
Les experts de l’ONU sont aussi inquiets de la détérioration des conditions de vie des personnes déplacées, de la sécurité et du rétrécissement constant de l’espace consacré à l’engagement civique.
La persistance de l’impunité pour les violences sexuelles et sexistes, qui sont toujours au plus haut niveau, constitue un autre sujet de préoccupation majeur, car les victimes de violences sexuelles n’ont toujours qu’un droit de recours limité.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président et membre de l’ethnie Nuer, de fomenter un coup d’Etat contre lui.
Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population du jeune pays, à quitter leurs foyers.
Mais, malgré l’accord de paix conclu en septembre 2018, la faim a encore progressé début 2019 au Soudan du Sud, ont averti en juin dernier, plusieurs agences des Nations unies.