D’importants moyens de secours ont été déployés jeudi, dans le village de Tizert, dans le sud du Maroc, au lendemain de la crue violente d’un oued (rivière) qui a fait sept morts parmi les personnes qui se trouvaient sur un terrain de football situé en zone inondable.
La crue soudaine déclenchée par un orage violent a emporté un jeune de 17 ans et six adultes, selon le dernier bilan des autorités locales. Toutes originaires de la région, les victimes assistaient à un tournoi de football.
Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du drame afin d’établir les responsabilités. Le Premier ministre Saad-Eddine El Othmani a aussi assuré que le gouvernement allait se pencher sur « les mesures à prendre pour éviter que ce genre d’incident tragique se reproduise ailleurs ».
Le terrain situé en bordure de l’oued avait été récemment inauguré après sa dotation de nouveaux équipements, mais la structure n’avait pas obtenu des autorisations nécessaires, selon des habitants.
Avant les nouveaux aménagements –construction des gradins et du vestiaire–, « certains se sont posés la question sur les éventuels risques d’inondations mais on n’en a pas tenu compte car cela fait plusieurs années qu’il n’y avait pas eu pareille catastrophe», a déploré Lotfi Khaled, membre d’une association de développement local.
Plusieurs médias ont pointé que le bulletin spécial de la Direction de la météorologie (DMN) alertant de risques orageux de « niveau orange » avait été publié plusieurs heures après le début des intempéries annoncées.
Des inondations frappent régulièrement les régions isolées du Maroc, avec des crues subites capables de transformer les lits secs des oueds en torrents destructeurs.
En 2014, des inondations provoquées par des pluies torrentielles avaient fait une cinquantaine de morts et des dégâts considérables à l’Ourika dans la région de Marrakech.
L’inondation est «le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national», selon un rapport consacré aux risques climatiques publié en 2016 par l’Institut royal des études stratégiques (IRES).
Les autorités marocaines ont lancé en 2003, un plan National de protection contre les inondations, identifiant plus de 400 « sites vulnérables » à traiter d’ici à 2020 pour une enveloppe de 25 milliards de dirhams (environ 2,3 milliards d’euros).