L’influent imam malien, Mahmoud Dicko, a lancé, samedi 7 septembre à Bamako, un mouvement politico-religieux baptisé « la Coordination des mouvements, associations et sympathisants » (CMAS).
Cet ancien président du Haut conseil islamique malien a fait l’annonce sur le lancement de la CMAS devant plus de 4 000 personnes parmi lesquelles des hommes politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition.
Dans la foulée, l’éminente figure religieuse a proféré des critiques vis-à-vis de la mauvaise gouvernance des autorités. « Ce qui va faire céder la digue, c’est d’abord cette gouvernance catastrophique », a-t-il affirmé. Le religieux a regretté le fait que le président de la République ne lui aurait pas prêté une oreille attentive après tant de conseils.
Quelques observateurs locaux soulignent que Dicko a créé son mouvement en violation flagrante de la Constitution qui interdit la création d’un parti sur une base religieuse.
La Cour Constitutionnelle, qui juge de la constitutionnalité des actes, aurait, dans un communiqué, attiré l’attention des leaders du nouveau mouvement politique.
Mais, pour ces observateurs, la Cour doit aller jusqu’aux menaces de sanctions en cas d’entêtement et le gouvernement ne devrait pas garder le silence qui ferait preuve d’incompétence et d’impuissance face aux dérives.
Si certains lient déjà l’arrivée de Dicko sur la scène politique avec le rendez-vous de la prochaine présidentielle, ce dernier a tenu à préciser qu’il n’est pas « un potentiel candidat ».