L’appel à nationaliser les entreprises sud-africaines exerçant au Nigeria, a été lancé par le parti nigérian au pouvoir, le « All progressives congress » (APC), suite aux violences xénophobes perpétrées ces dernières semaines en Afrique du Sud, ayant visé, entre autres, la communauté nigériane.
« Alors que les Sud-Africains continuent de bénéficier de l’environnement économique nigérian et de rapatrier des milliards de dollars, les autorités sud-africaines semblent jalouses des petits boulots dans lesquels certains Nigérians et d’autres Noirs sont impliqués », a regretté Adams Oshiomhole, président de l’APC, dans un message télédiffusé.
Et de poursuivre, « il vaut la peine que le gouvernement nigérian prenne des mesures pour reprendre les actions restantes de MTN qui sont détenues par des Sud-Africains », proposant également le boycott des produits d’autres sociétés sud-africaines et la révocation des droits d’atterrissage de South African Airways sur le sol nigérian.
MTN est le premier opérateur téléphonique en Afrique. Il réalise un tiers de son chiffre d’affaire au Nigeria. Plusieurs de ses boutiques avaient déjà baissé le rideau par mesure de précaution, après la vague de violences en Afrique du Sud.
Bien avant la sortie médiatique d’Oshiomhole, Abuja a eu à poser déjà des actes forts en signe de représailles, notamment la convocation de l’ambassadeur sud-africain au Nigeria, le rappel de l’ambassadeur nigérian à Pretoria, le rapatriement des centaines de ressortissants nigérians. Ce week-end, la présidence a annoncé la visite du chef d’Etat Muhammadu Buharu en Afrique du Sud, en octobre prochain, pour y rencontre son homologue.
La nouvelle vague d’attaques et de pillages dirigée contre les étrangers et leurs commerces dans quelques villes sud-africaines, a suscité des réactions à travers plusieurs pays du continent. Les violences se sont soldées par la mort d’au moins douze personnes, la plupart de nationalité sud-africaine.