La question d’un prix rémunérateur aux producteurs de cacao, est l’un des sujets majeurs de la 100ème session du Conseil international de l’Organisation mondiale du cacao (ICCO), qui s’est ouverte ce mardi 10 septembre à Abidjan en Côte d’Ivoire.Cette session connait la présence des Etats-membres, des négociants, des importateurs et des industriels du secteur cacaoyer.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le vice-président ivoirien, Kablan Duncan, a relevé que l’ICCO fait face à quatre défis majeurs, notamment le changement climatique, la valorisation et la transformation du cacao, la volatilité des cours du cacao (survenus en 2016) et la consommation des produits à base de cacao.
Pour le président du Conseil international de l’ICCO, Philippe Fontayne, le premier défi majeur du secteur est celui de la répartition équitable de la valeur ajoutée. « Du producteur au consommateur, de nos champs à nos supermarchés, il faut une juste répartition des revenus, mais aussi des charges », a indiqué Philippe Fontayne.
Sur les quelque 100 milliards de dollars US que représente l’industrie du cacao, seulement 6 milliards, soit 6% maximum reviennent aux pays producteurs. Une aberration qu’a dénoncé Aly Touré, représentant permanent de la Côte d’Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base, et porte-parole des pays producteurs. « La part de 5 à 6% revenant aux pays producteurs sur les 100 milliards de dollars que génère l’industrie du cacao est un scandale », a déclaré M. Touré.
La rencontre d’Abidjan va adopter un plan stratégique que l’ICCO va exécuter sur les 5 prochaines années. « Au niveau de l’ICCO, avec le plan stratégique quinquennal que nous allons adopter au cours de cette session, d’une part, et grâce à l’accord historique entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, d’autre part, cette donnée doit changer et elle changera », a-t-il lancé.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui cumulent plus de 60% du marché mondial de cacao, avec une production d’environ 3 millions de tonnes, ont signé un accord d’harmonisation de leur politique de commercialisation, destiné à améliorer le prix d’achat de la fève aux paysans.
Ces deux pays ont institué un Différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars US la tonne fin d’atteindre un prix plancher de 2600 dollars US la tonne.