Plusieurs dizaines de femmes enceintes et des jeunes mères ont manifesté lundi à Monrovia, la capitale du Liberia, suite à la grève observée par plus de 10.000 professionnels de la santé du pays pour réclamer le paiement des arriérés de salaires et l’approvisionnement en médicaments des hôpitaux.
« Nous voulons des traitements, nous devons avoir nos traitements», ont scandé lundi une quarantaine de femmes enceintes et de jeunes mères de famille au cours d’une manifestation près d’un centre de santé de Duport Road, dans le quartier de Paynesville (nord de Monrovia), devant lequel elles ont dressé un barrage routier.
«Nous sommes en grève parce que nous n’avons pas de médicaments dans les hôpitaux, pas de matériel de protection comme des gants, ce qui est dangereux pour nous. Les labos ne sont pas équipés et la plupart des travailleurs n’ont pas encore reçu leur salaire de juillet», a déclaré à la presse le secrétaire général de l’Association des travailleurs de la Santé du Liberia (HWA), George Williams.
Le Liberia, l’un des pays les moins développés au monde, a été durement éprouvé dans son histoire récente par les guerres civiles (1989-2003) et tout récemment par l’épidémie d’Ebola (2014-2016).
L’inflation galopante n’épargne pas le secteur de la Santé publique, dont le secteur hospitalier compte environ 11.000 travailleurs.
Le 7 juin, plusieurs milliers de manifestants avaient réclamé des mesures pour résorber la crise économique dans ce petit pays pauvre d’Afrique de l’Ouest.
En décembre 2018, des habitants de Monrovia avait également manifesté durant une semaine pour réclamer un meilleur accès à l’électricité, alors que plus de 60% de la production électrique est volée par des connexions illégales partout dans la capitale libérienne selon la compagnie nationale d’électricité.
Ayant élu en remplacement de l’ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf (2006-2018) sur fond de promesses électorales de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption, l’ex-star du PSG et du Milan AC, George Weah peine à redresser l’économie du pays, à juguler l’inflation et à lutter contre la corruption, 17 mois après son arrivée au pouvoir.