L’inflation annuelle au Zimbabwe, plongé dans une crise économique depuis vingt ans, s’est envolée à près de 300% en août, a annoncé jeudi le Fonds monétaire international (FMI), faisant planer le retour de l’hyperinflation des années 2000.
Depuis février, la monnaie zimbabwéenne s’est fortement dépréciée. Le taux de change est passé de « 1 dollar zimbabwéen pour 1 dollar américain à 16,5 dollars zimbabwéens pour 1 dollar américain (en date du 23 septembre), entretenant une forte inflation qui a atteint près de 300% en août », selon le FMI, dont des membres reviennent d’une mission dans le pays.
« La croissance du PIB en 2019 devrait être très négative dans la mesure où les effets de la sécheresse sur les productions agricole et électrique, l’impact du cyclone Idai et la consolidation fiscale (…) tirent la croissance vers le bas », a ajouté dans un communiqué l’organisme international.
Par ailleurs, « les conditions sociales se sont détériorées rapidement, avec plus de la moitié de la population (8,5 millions de personnes), selon les Nations unies, en situation d’insécurité alimentaire », après le passage du cyclone Idai en mars dernier, qui avait fait plus de 300 morts au Zimbabwe, a précisé le FMI.
Le pays est aussi confronté à des pénuries régulières de carburant et d‘électricité. En plus, la capitale Harare, est menacée de manquer d’eau potable à cause des difficultés financières de son unique usine de traitement.
Le président Emmerson Mnangagwa, qui a succédé fin 2017 à Robert Mugabe, aux commandes du pays pendant trente-sept ans, s’est engagé à relancer l‘économie, jusqu‘à présent en vain.
Fin juin, le gouvernement avait pris la décision surprise d’interdire les transactions courantes en devises étrangères, énième tentative d’assécher le marché noir des devises et d’éviter le retour de l’hyperinflation, mais peine perdue.