Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé jeudi un plan d’urgence sur les violences faites aux femmes, qui inclut un renforcement de l’arsenal répressif contre les auteurs de ces actes.
« L’Afrique du Sud est l’un des endroits les plus dangereux au monde pour une femme, avec un niveau de violence comparable à celui d’un pays en guerre », a lancé M. Ramaphosa lors d’une session spéciale des deux chambres du Parlement le 18 septembre dernier. Il estime que «les femmes et les enfants sont en état de siège», en Afrique du Sud.
L’Afrique du Sud est le théâtre depuis plusieurs semaines d’une vague de protestation après une série de fémicides qui ont défrayé la chronique. La ministre des Femmes, Maite Nkoana-Mashabane, a révélé que plus de 30 femmes avaient été tuées par leur conjoint durant le seul mois d’août et la police a recensé une moyenne quotidienne de 110 viols l’an dernier.
Le chef de l’Etat a décidé de mettre fin à «la violence des hommes» à travers une batterie de réformes qu’il vient d’annoncer. « Les crimes contre les femmes et les enfants seront punis de peines minimales plus sévères (…) et les coupables ne pourront pas bénéficier de liberté conditionnelle», a-t-il prévenu, ajoutant que les peines de prison à perpétuité seraient désormais effectivement accomplies.
Ramaphosa a indiqué que son gouvernement allait débloquer une enveloppe budgétaire exceptionnelle de 1,1 milliard de rands (74,9 millions de dollars) sur six mois pour financer son plan. Il a en outre, annoncé la création d’un fonds ouvert aux entreprises privées pour financer des actions de prévention et d’éducation contre les violences faites aux femmes.