Un tribunal militaire au Rwanda a inculpé, ce mercredi 2 octobre, 25 rebelles présumés, soupçonnés d’avoir tenté de renverser le gouvernement en complicité avec un pays étranger.
Ces hommes ont été « inculpés pour avoir tenté de renverser le gouvernement en recourant à la force militaire, collaboré avec un gouvernement étranger dans l’intention de mener la guerre, formé et rejoint une entreprise criminelle, et rejoint un groupe armé illégal », a expliqué le tribunal.
D’après les procureurs, certains d’entre les détenus ont été capturés après de violents combats en République démocratique du Congo (RDC) et d’autres se sont rendus à la mission de l’ONU en RDC (Monusco). Tous encourent une peine de prison allant de 25 ans à la perpétuité.
Dans le groupe des inculpés, il n’y aurait pas que des Rwandais. Devant le tribunal, trois se seraient identifiés comme Burundais, deux comme Ougandais et un comme Malawite.
Pour les autorités rwandaises, ce groupe rebelle a été mis en place par le Congrès national rwandais (RNC, un parti d’opposition en exil), dans l’objectif de mener des attaques au Rwanda depuis la RDC.
Cette formation politique est menée par d’anciens proches du président rwandais, Paul Kagame, dont le patron du parti, Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise réfugié depuis 2010 en Afrique du Sud.
Nombreux observateurs accusent le régime au pouvoir de vouloir s’en prendre à la vie de ces anciens amis et de plusieurs autres personnalités du pays qui s’élèvent contre Kagame. Plusieurs affirment que ce dernier aurait déjà commandité le meurtre de certains opposants.
C’est le cas de l’ancien ministre de l’Intérieur Seth Sendashonga, assassiné en mai 1998 à Nairobi, la capitale kenyane. En mars dernier, Paul Kagame, revenant sur ce meurtre, a affirmé que Sendashonga avait été tué parce qu’il avait franchi une ligne rouge en cherchant du soutien auprès de généraux ougandais.