La sixième conférence du Fonds mondial pour le Sida, la tuberculose et le paludisme qui se tient les 9 et 10 octobre à Lyon, en France, sera l’occasion pour le Chef d’Etat français, Emmanuel Macron d’aborder avec son homologue camerounais, Paul Biya la crise anglophone qui secoue ce pays.
Lors de leurs discussions bilatérales jeudi, les deux hommes devraient principalement aborder la crise dans les zones anglophones du Cameroun, notamment la mise en œuvre des conclusions du dernier «Grand dialogue national» initié par le président camerounais pour trouver solution à ce conflit avec les séparatistes.
Paul Biya, 86 ans dont trente-sept au pouvoir, a visiblement pris la résolution de calmer les tensions dans son pays, animées d’un côté par la mobilisation de l’opposition politique, et de l’autre, par le conflit avec les militants indépendantistes des régions anglophones.
Même si les conclusions de son «grand dialogue national» sont contraires à ce que réclament les séparatistes, elles ont le mérite de redonner le «contrôle» à l’Etat dans ces zones qui se disent lésées et réclament leur indépendance.
Le gouvernement de Yaoundé annonce même que des dizaines de séparatistes ont déposé leurs armes, et sont prêts à suivre un accompagnement pour une réintégration sociale.
A la veille de ces pourparlers, le président Biya avait ordonné la libération de plus de 300 personnes arrêtées en lien avec la crise anglophone. Le week-end dernier, il a créé la surprise, en en faisant libérer son grand rival, l’opposant Maurice Kamto, ainsi que 102 de ses partisans.
Des mesures certes «insuffisantes» selon certains, mais «encourageantes» dans ce pays où les difficultés sociales et les tensions politiques pourraient constituer un cocktail explosif contre le régime du président Biya.