Le candidat à la présidentielle tunisienne Nabil Karoui est sorti de prison, à quatre jours du second tour qui l’oppose au juriste indépendant Kaïs Saied.
La Cour de Cassation a décidé mercredi de libérer l’homme d’affaires Karoui, écroué pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.
«Le mandat de dépôt contre Nabil Karoui est annulé, l’enquête se poursuit, mais il est libre», a indiqué un de ses avocats, Me Nazih Souei.
Habillé de noir, Karoui a quitté dans la soirée la prison de la Mornaguia, à 20 km de Tunis, entouré de nombreux membres des forces de l’ordre, repoussant une foule compacte voulant l’approcher. Ses partisans l’ont porté sur leurs épaules avant qu’il ne quitte les lieux, en Mercedes noire, sans faire de déclaration.
Karoui était détenu depuis le 23 août, dix jours avant le début de la campagne pour le premier tour de l‘élection présidentielle, une arrestation qu’il a qualifiée de politique.
L’homme d’affaires, fondateur de la chaîne Nessma TV, était depuis incarcéré à la prison de Monarguia, près de Tunis, dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte contre lui et son frère Ghazi pour «blanchiment d’argent» et «évasion fiscale».
Toutes les demandes de remise en liberté avaient été jusque-là rejetées, et les avocats de Karoui avaient déposé mardi un recours pour exiger le report du scrutin de dimanche, jusqu‘à ce qu’il puisse sortir de prison pour faire campagne.
Ne pouvant mener la campagne depuis sa cellule, c’est sa femme, Salwa Smaoui, qui s’était chargée d’animer les meetings de son mouvement «Qalb Tounes», avant la tenue du premier tour dimanche 15 septembre.
Une fois le candidat qualifié pour la seconde manche du scrutin, de nombreuses voix s’étaient élevées pour réclamer sa libération, afin d’assurer une meilleure équité entre lui et son concurrent, le constitutionnaliste indépendant Kaïs Saïed.
Karoui avait recueilli 15,58% des voix au premier tour de la présidentielle, derrière le juriste Kaïs Saied, 18,4%.