Suite à la tenue du second tour de la présidentielle anticipée en Tunisie, ce dimanche 13 octobre, deux sondages réalisés à la sortie des urnes donne une large avance du candidat conservateur Kaïs Saïed sur son adversaire Nabil Karoui.
Pour l’institut de sondage Emrhod, Kaies, professeur de droit de 61 ans, a obtenu 72,5% des suffrages, contre 27,5% pour l’homme d’affaires Karoui, tandis que Sigma Conseil a avancé un pourcentage de 76,9% des voix au compte de Saied et 23,11% pour son adversaire.
La publication de ces sondages a déclenché des scènes de joie et de liesse populaire chez les partisans de Saïed. « Il s’agit d’une victoire de tout un peuple », a indiqué ce dernier à ses compatriotes.
«Les relations intérieures avec les différents acteurs concernés seront fondées sur la confiance et la responsabilité et nous essayons aujourd’hui de construire notre nouvelle Tunisie », a-t-il, entre autres, indiqué.
L’homme d’affaires controversé, Nabil Karoui, qui venait de sortir de prison quelques jours avant le deuxième tour, a reconnu sa défaite devant la presse dans son QG. Toutefois, il a déploré un « déni de justice », se demandant « ce que ça aurait été » s’il n’avait pas été en prison « d’une façon inique ».
« C’est un cas unique dans l’histoire des démocraties dans le monde – c’est comme faire les jeux olympiques et on casse un genou avant de faire les 100 mètres », a-t-il regretté. Son équipe de campagne a promis qu’une « position bien déterminée » sera formulée une fois que les résultats officiels seront annoncés.
Kaies est le deuxième président que les Tunisiens élisent à la magistrature suprême après la révolution de 2011 qui avait chassé Ben Ali du pouvoir. « Je vais porter ce message (de la révolution de 2011), a promis ce professeur.
Le chef d’Etat par intérim, Mohamed Ennaceur, à la tête du pays depuis le décès, en juillet dernier, de Béji Caïd Essebsi, premier président élu après la révolution du jasmin de 2011, devra céder prochainement son fauteuil à Saïd Saied, grand vainqueur de cette élection.