Quarante-cinq prisonniers sont morts depuis le début de cette année faute de soins à la prison de Bukavu, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où le personnel soignant a déclenché un mouvement de grève, ont indiqué mardi les grévistes.
Le syndicat du personnel soignant a déclaré dans un mémorandum adressé au gouverneur de la province du Sud-Kivu que la prison centrale de Bukavu est «surpeuplée, les conditions de vie y sont très difficiles» pour les détenus.
Pour le syndicat « la rupture totale du stock des médicaments pour les soins des prisonniers explique le nombre élevé de 45 décès de janvier à ce jour ».
Selon le texte signé par des médecins, infirmiers, pharmaciens, aumôniers catholiques et protestants, ainsi que par les gardiens de la prison, «les prisonniers ne reçoivent pas de rations alimentaires adéquates» dans cet établissement où «325 cas de malnutrition aiguë» ont été enregistrés.
Cette grève déclenché depuis le lundi 14 octobre consiste à « arrêter toutes les prestations des soins au profit des détenus, mais aussi toute autre intervention sanitaire dans cette maison carcérale », a expliqué Pamela Musimwa, cheffe de l‘équipe médicale de la prison centrale de Bukavu.
Construite à l‘époque coloniale comme la grande majorité des prisons congolaises, celle de Bukavu a une capacité d’accueil de 350 détenus, contre 1.850 prisonniers actuellement.
Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo NgwabidjeKasi, a indiqué que la situation dans cet établissement pénitentiaire était « à l‘étude ».
Les défenseurs des droits de l’homme ont toujours dénoncé les conditions carcérales dans les prisons de la RDC souvent surpeuplées où les prisonniers meurent de faim et de maladies en l’absence de soins adéquats.