Plusieurs centaines de réfugiés ont manifesté mercredi dans la ville sud-africaine du Cap (sud-ouest) pour demander à être relocalisés à la suite de violences xénophobes meurtrières dans le pays en septembre.
Depuis une semaine, des centaines de réfugiés campent devant les bureaux du HCR au Cap et à Pretoria, les capitales parlementaire et politique sud-africaines, pour réclamer de l’aide de la part de l’agence onusienne pour quitter l’Afrique du Sud où ils ne sentent plus en sécurité.
« Sauvez les vies des réfugiés avant qu’il ne soit trop tard », ont demandé les manifestants sur une banderole adressée au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
La manifestation de mercredi a été organisée au lendemain d’une visite de deux jours du Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi, qui s’est entretenu avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
« Les lois et politiques progressistes de l’Afrique du Sud ont servi de refuge à de nombreuses personnes vulnérables (…) mais l’Afrique du Sud est débordée », a-t-il estimé dans un communiqué publié mercredi.
« Pour la plupart des réfugiés ici en Afrique du Sud, la relocalisation n’est pas une option », a souligné l’agence qui a regretté que le nombre de pays où les réfugiés puissent s’installer « diminue malheureusement ».
Le HCR a cependant promis de « continuer à soutenir le gouvernement (sud-africain) dans ses efforts de cohésion sociale ».
Une vague d’émeutes xénophobes a affecté plusieurs villes sud-africaines en septembre. Des centaines de commerces et de biens appartenant à des étrangers, notamment des Nigérians, ont été saccagés et incendiés, principalement à Johannesburg.
Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud, qui accueille des millions de migrants, est le théâtre régulier de ce type de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage (29%), la pauvreté et des inégalités criantes.
En 2015, sept personnes avaient été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban (nord-est). En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.