Alors que l’Afrique du Sud vit au rythme des délestages depuis le mercredi 16 octobre, le vice-président David Mabuza a dû présenter des «excuses» à la population pour les dommages causés par ces coupures récurrentes d’électricité.
« Nous devons, au nom du gouvernement, présenter des excuses à tous les commerces, aux élèves qui ne peuvent pas passer leurs examens, pour la gêne que cela occasionne », a déclaré ce responsable devant le Parlement au Cap (sud-ouest du pays). Il a assuré que les autorités étudient « les problèmes qui affectent Eskom » et travaillent pour un retour « à la situation normale ».
La société publique de l’électricité Eskom, qui fournit 95% de l’électricité produite dans le pays, traverse une importante crise financière. Elle croule sous une dette colossale de 26 milliards d’euros et a annoncé en juillet dernier une perte nette record de 20,7 milliards de rands (1,30 milliard d’euros) pour l’exercice clos en mars.
A cause de ses installations vieillissantes et de ses nouvelles centrales peu performantes, l’entreprise a connu une baisse de sa capacité de production, passant en quelques années de 47.000 mégawatts à 35.000 mégawatts.
La compagnie recourt ainsi à la pratique des délestages (des quartiers entiers plongent dans le noir à tour de rôle) pour éviter la coupure totale. Les coupures de courant sont prévues afin de « protéger l’ensemble du système électrique pour éviter un effondrement total », avait expliqué Eskom, mercredi dans un communiqué.
Mais cette situation provoque chaque fois des grognes au sein de la population et fait craindre des dégâts au niveau économique. Selon des experts, les difficultés financières d’Eskom sont la conséquence d’années de mauvaise gestion et de détournement de fonds sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).