L’Egypte a accepté de prendre part à une rencontre ministérielle avec le Soudan et l’Ethiopie qui se tiendra à l’initiative des Etats-Unis, à Washington pour discuter de la problématique du barrage éthiopien en cours de construction sur le Nil, a annoncé dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Le Caire a accepté « immédiatement » une invitation américaine pour une rencontre entre les ministres égyptien, soudanais et éthiopien des Affaires étrangères afin de « débloquer l’impasse » dans les négociations à propos du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, en Ethiopie, indique le communiqué.
L’Egypte craint que la construction par l’Ethiopie du gigantesque barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau.
Signe de tension entre les deux parties, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a déclaré mardi que «la guerre ne peut pas être une solution et ne nous aidera pas», avant d’ajouter: «aucune force ne peut empêcher l’Ethiopie de construire le barrage».
«Un quart de la population est pauvre et jeune, donc nous pourrions en mobiliser des millions s’il le faut», a-t-il lancé devant le Parlement éthiopien, tout en assurant que la «négociation» serait la meilleure solution.
Le Caire a réagi mardi en qualifiant les déclarations d’Abiy d’«insinuations inacceptables».
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.
Le GERD est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.
Mais, l’absence d’accord sur le Nil entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte pourrait avoir de «graves conséquences humanitaires» sur fond des inquiétudes de l’Egypte au sujet de la construction en cours de l’immense barrage éthiopien, a récemment estimé le cercle de réflexion International Crisis Group dans un rapport.