Le Secrétaire général à la Présidence du Cameroun, Ferdinand Nbog Ngoh, a demandé, sur ordre du chef de l’Etat Paul Biya, la suspension de l’attribution du contrat pour le terminal à conteneurs du port de Douala au groupe suisse TIL, dans l’attente d’une décision de justice demandée par le groupe français Bolloré.
« J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir suspendre les travaux de finalisation des termes du contrat de concession (…) avec la société TIL (…) en attendant les conclusions définitives de l’affaire société APM Terminals BV et Bolloré SA contre le Port Autonome de Douala (PAD), pendante au tribunal administratif du littoral à Douala », a indiqué le SG dans une correspondance adressée mercredi au Directeur général du PAD.
Le tribunal administratif a été saisi par Bolloré qui exploitait le terminal concerné via le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminal (Bolloré-APMT), en activité depuis 2005 sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT).
Alors que l’entreprise française avait été écartée, en janvier, du processus de sélection suivant un appel d’offres, Bolloré avait porté plainte et obtenu la suspension du processus sept mois plus tard.
Mais le PAD avait aussitôt intenté un recours devant la Cour suprême et procédé à l’attribution provisoire de la concession à l’opérateur TIL qui devait démarrer ses activités en janvier 2020, succédant à DIT.
Ce nouveau revirement de la situation serait, pour certains observateurs, consécutif à la requête du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui, pendant sa récente visite au Cameroun, a plaidé, auprès du président Biya, la cause des entreprises françaises, lesquelles seraient confrontées à de nombreuses « difficultés administratives et fiscales ».