Des centaines de ressortissants de l’Afrique de l’Ouest ont été interpellés ces derniers jours par les autorités de la Guinée Conakry, qui traverse une crise politique, mais ces interpellations pourraient avoir des liens avec les pratiques controversées d’une société de vente directe.
Mardi et mercredi, les policiers ont interpellé 141 personnes qui étaient «confinées dans des concessions» dans la périphérie de Conakry: 84 Bissau-guinéens, 46 Sénégalais, neuf Guinéens, un Burkinabé et un Gambien, a indiqué le gouvernement.
«Cette opération prouve à suffisance la récurrence d’infiltration de corps étrangers tant à Conakry que dans des grandes villes de l’intérieur du pays», estime le gouvernement, alors que la Guinée connait une vague de manifestations contre un projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé qui ont fait une dizaine de morts.
D’autres opérations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, portant à 300 environ le nombre de personnes interpellées.
Un responsable de la présidence, le lieutenant-colonel Fodé Bakary Cissé, a indiqué qu’il s’agit de la lutte contre les pratiques jugées douteuses de la multinationale de la vente directe «Qnet», bien implantée en Afrique.
«Tout le monde a compris qu’il ne s’agit pas d’un simple commerce en ligne», a déclaré Cissé, chef de division au secrétariat de la Présidence chargé des services spéciaux.
«Les responsables de Qnet vont devoir rembourser toutes les victimes. Nous sommes en face d’une situation sécuritaire nationale et chaque citoyen doit y veiller», a-t-il ajouté.
Cette société, dont le siège est à Hong-Kong, aurait attiré en Guinée des jeunes de plusieurs pays et leur aurait vendu des produits divers, à charge pour eux de les revendre à leur entourage.
«En Guinée comme dans d’autres pays Africains, il se trouve que le modèle d’affaires de Qnet est méconnu, ce qui ouvre la brèche à des incompréhensions et à l’assimilation à des modèles illégaux tels que les plans pyramidaux», s’est défendu un responsable de la société, en dénonçant une «campagne de dénigrement» orchestrée selon lui par de hauts responsables guinéens.