La présidence du gouvernement en Tunisie a annoncé, mardi dans un communiqué, qu’il a été décidé, après consultation du président Kais Saied, de démettre de leurs fonctions, le chef de la diplomatie, Khémaies Jhinaoui, le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, ainsi que le secrétaire d’Etat chargé de la diplomatie économique, Hatem Ferjani.
Le communiqué, qui ne donne pas d’explications sur ces limogeages, précise qu’à la défense, l’intérim sera assuré par Karim Jamoussi, l’actuel ministre de la Justice et aux Affaires étrangères par Sabri Bachtobji, l’actuel secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères.
Plut tôt, dans la même journée du mardi, le ministre des Affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui qui avait pris ses fonctions à ce poste en janvier 2016, a fait part de sa décision de rendre son tablier, évoquant «l’impossibilité de continuer sa mission à la tête du département des affaires étrangères comme l’exige les usages diplomatiques».
D’après la presse locale, Jhinaoui n’avait pas pris part à l’audience, la première, accordée par le nouveau chef de l’Etat à Heiko Mass, le ministre allemand des affaires étrangères. Cette affaire a été largement commentée sur les réseaux sociaux.
Le ministre de la défense évincé, Abdelkrim Zbidi a été candidat à la présidentielle de septembre dernier et a occupé la 4e position au niveau des résultats du premier tour, avec 10,1 % des voix.
Ces limogeages interviennent au moment où des négociations ont démarré pour la formation d’un nouveau gouvernement. Ce mercredi, normalement, le chef de l’Etat devrait officiellement charger la direction du parti Ennahdha de former le gouvernement.
Ce parti d’inspiration islamiste était arrivé en tête des législatives du 6 octobre, avec 52 sièges sur 217. Il a débuté mardi ses concertations avec des chefs de partis politiques.