Le président de la Guinée Bissau, José Mario Vaz, a dissout par décret, le 28 octobre, le gouvernement en place, en raison de la « grave crise politique» dans laquelle le pays est plongé et qui a «empêché le fonctionnement normal de certaines institutions».
Il a ensuite nommé, le lendemain, un nouveau Premier ministre, en la personne de Faustino Imbali, à moins d’un mois de l’élection présidentielle.
La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est dite « très préoccupée (…) par des informations sur une tentative de coup de force visant à remettre en cause les institutions de l’Etat» en Guinée-Bissau. Elle a menacé de prendre des sanctions contre « ceux qui entraveront la poursuite harmonieuse du processus électoral actuellement en cours».
Tout en réitérant « tout son soutien au Premier ministre Aristides Gomes et à son gouvernement», l’instance régionale a invité ces derniers «à poursuivre résolument les préparatifs en vue de la tenue effective du scrutin présidentiel du 24 novembre».
La désignation d’Imbali, ancien Premier ministre et ex-ministre des Affaires étrangères, intervient alors qu’un bras de fer oppose le président Vaz et le Premier ministre Aristides Gomes.
Gomes dénonçait, la semaine dernière sur sa page Facebook, un projet de coup d’Etat qui serait «en préparation pour arrêter le processus de préparation de l’élection présidentielle du 24 novembre», et dont il dévoilerait les «preuves matérielles» au moment opportun.
Ses déclarations viseraient l’ex-Premier ministre Umaro Sissoco Embalo, candidat à la présidentielle du Mouvement pour l’alternance démocratique (Madem), formé par des frondeurs du PAIGC dont il est lui-même membre. Embalo a dénoncé ces allégations.
Le chef de l’Etat, lui, a jugé bon de trancher l’affaire en limogeant carrément l’ensemble du gouvernement, au grand dam de ce qui pourra advenir du processus électoral en cours. Le calendrier électoral est jusque-là maintenu à sa date initiale et la campagne électorale devrait débuter le 2 novembre prochain.
Le chef de l’Etat, dont le mandat a pris fin le 23 juin passé, se présentera en candidat indépendant au prochain scrutin présidentiel. Quoi que resté à la tête du pays, c’est le gouvernement qui, depuis juin, est en charge de la gestion des affaires courantes.