Le Parlement béninois a voté à l’unanimité de ses 83 députés, le vendredi 1er novembre, une nouvelle Constitution qui prévoit, entre autres, qu’un président ne pourra pas faire « plus de deux mandats dans sa vie ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre du côté de l’opposition. L’ancien chef d’Etat Nicéphore Soglo (1991-1996) a évoqué « une vaste escroquerie politique ». Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, il a déclaré que le président « Patrice Talon est le seul responsable de l’aggravation de la crise qui secoue le pays ».
Soglo a déjà invité d’autres leaders de l’opposition à réfléchir ensemble sur les actions à mener, considérant que la « patrie est en danger ».
Certains acteurs de la société civile s’interrogent sur la motivation qui a poussé à une rapide modification d’une quarantaine d’articles. Tandis que d’autres mettent le président Talon devant ses responsabilités, en lui rappelant sa déclaration du 25 octobre dernier, au cours de laquelle il avait affirmé qu’il ne promulguerait pas un « texte à polémique ».
La nouvelle Constitution prévoit aussi la limitation du nombre de mandats des députés à trois, l’élection du président de la République au même moment qu’un vice-président, la suppression de la peine de mort, la création de la Cour des comptes.
Soulignons que le Parlement béninois est composé uniquement de députés de la majorité présidentielle. L’opposition n’avait pas pu présenter de listes lors des dernières élections législatives, n’ayant pas répondu aux dispositions du nouveau code électoral. Cette situation avait provoqué de vives manifestations soldées par une dizaine de morts par balle à Cotonou et dans le centre du pays.
Du côté de la majorité, l’on se réjouit plutôt de la révision de la Constitution. Le président du Parlement, Louis Vlavonou, a salué « une nouvelle page de l’histoire » du Bénin. Mais, avant d’entrer en vigueur, la nouvelle Constitution devra être validée par la Cour constitutionnelle et promulguée par le chef de l’Etat.