L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a officiellement demandé à faire appel de la décision de justice de le poursuivre pour corruption dans une vieille affaire de ventes d’armes impliquant le groupe français Thales, a annoncé à la presse, une porte-parole du ministère public, Natasha Kara.
Il revient désormais à la justice de se prononcer sur la recevabilité ou non de cet appel, avant de l’étudier éventuellement sur le fond.
Jacob Zuma, au pouvoir de 2009 à 2018, est poursuivi pour corruption, blanchiment d’argent et racket lié à un énorme contrat d’armement de 51 milliards de rands (soit environ 3 milliards d’euros au cours actuel) attribué à Thales en 1999.
A l’époque des faits qui lui sont reprochés, il était ministre « provincial » puis vice-président du pays. Il est accusé d’avoir touché 4 millions de rands, soit 249.000 euros au cours actuel, de pots-de-vin de la part de Thales.
Jacob Zuma et l’entreprise d’électronique et de défense, qui est également poursuivie dans la même affaire, ont toujours nié ces accusations.
Zuma s’estime victime d’une « chasse aux sorcières ». Début octobre, un tribunal sud-africain avait refusé unanimement d’abandonner, comme il le réclamait, les poursuites dont il faisait l’objet.
Dans la foulée, le début du procès de l’ex-président avait été fixé au 15 octobre. Mais le jour J, ses avocats avaient annoncé leur intention de faire appel, reportant de fait le début du procès.
Selon le calendrier judiciaire, ils avaient jusqu’au vendredi 1er novembre pour formellement demander à faire appel, ce qu’ils ont fait.
Mis en cause dès 2003 dans le dossier Thales, Jacob Zuma a toujours réussi à échapper aux mailles du filet de la justice. Son conseiller financier à l’époque des faits, Schabir Shaik, a été lui aussi reconnu coupable de corruption dès 2005 et condamné à quinze ans de prison.
Par deux fois, le parquet a engagé des poursuites contre Zuma puis les a annulées. La dernière annulation, quelques jours avant son élection à la magistrature suprême en 2009, semblait avoir enterré définitivement l’affaire.