Les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC) ont annoncé lundi que trois cents attaques, ayant causé six morts et 70 blessés, ont été recensées, en onze mois, contre des agents de la riposte anti-Ebola dans trois provinces de l’est du pays.
« Depuis le 1er janvier 2019, il a été documenté plus de trois cents attaques contre des travailleurs de la santé ayant causé six décès et 70 blessés parmi les travailleurs de la santé et des patients en RDC », lit-on dans le bulletin quotidien du ministère congolais de la Santé.
Dans la nuit de samedi à dimanche, un animateur d’une radio locale, impliqué dans la lutte contre l’épidémie, a été assassiné en Ituri.
«Chaque attaque retarde » les activités de la lutte parce qu’elle empêche les équipes d’avoir accès à la population et de faire les interventions prévues, ont déploré les autorités sanitaires.
L’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement dans l’est congolais touche les zones reculées et conflictuelles des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Jusqu’à présent 2.185 décès ont été enregistrés sur 3.274 cas, selon les autorités congolaises.
Par ailleurs, les autorités sanitaires congolaises ont annoncé samedi avoir réceptionné vendredi 11.000 doses du nouveau vaccin contre la maladie à virus Ebola (MVE) importé de Belgique.
Ce vaccin vient de Belgique et sera utilisé en complément du 1er vaccin contre le virus Ebola, le rVSV-ZEBOV-GF, fabriqué par le laboratoire américain Merck Sharpe and Dohme (MSD) qui utilise la stratégie en ceinture dans les zones infectées par la MVE.
Vendredi, Jean-Jacques Muyembe, chef des experts en charge de la lutte contre Ebola en RDC, a indiqué que le deuxième vaccin sera utilisé à la mi-novembre et que « l’opération sera simultanément lancée en RDC et au Rwanda ».
L’actuelle épidémie d’Ebola est la dixième sur le sol congolais depuis 1976 et la deuxième la plus grave de l’histoire après celle qui a fait quelque 11.000 morts en Afrique de l’Ouest en 2014.