Tancé par les occidentaux pour des violations présumées des droits de l’homme, le Burundi a reçu le soutien de la Russie à l’occasion d’une visite du ministre burundais des Affaires étrangères Ezéchiel Nigibira.
Selon l’agence de presse gouvernementale russe Tass, le ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov a indiqué à son homologue burundais que Moscou juge « inadmissibles » les « ingérences extérieures dans les affaires intérieures de ce pays (le Burundi) », alors qu’un nouveau rapport de l’ONU accuse la Ligue des jeunes du parti au pouvoir de terribles violations des droits de l’homme.
Des accusations fermement démenties par les autorités burundaises, la semaine dernière, devant le Conseil de sécurité de l’ONU où la Russie avait ouvertement apporté son soutien au pays d’Afrique de l’Est.
Le Burundi se prépare à une élection présidentielle en 2020 à laquelle l’actuel chef d’Etat Pierre Nkurunziza a annoncé ne pas se présenter.
Alors que le climat sécuritaire et politique est décrit comme délétère par les puissances occidentales, Bujumbura estime pour sa part que ces élections seront démocratiques et transparentes.
L’émissaire de l’ONU pour le Burundi, Michel Kafando a espéré, la semaine dernière devant le Conseil de sécurité que les élections générales en 2020 dans ce pays seraient « transparentes », en annonçant qu’il quittait ses fonctions entamées il y a deux ans.
« La situation au Burundi demeure tendue » et ce pays a connu une « montée de l’intolérance politique et des atteintes aux libertés civiques et politiques », a relevé l’émissaire. « Des élections mal organisées et contestées, on le sait, sont toujours source de conflit », a-t-il averti.
Le Burundi est en crise depuis qu’il avait annoncé en avril 2015 suite à la candidature à un troisième mandat controversé du président Nkurunziza. Il avait ensuite été réélu en juillet de la même année.
Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.