Des ONG ont alerté lundi sur la baisse des financements étrangers destinés à la lutte contre le sida en Côte d’Ivoire, alors que la maladie «demeure un problème important de santé publique» dans ce pays, l’un des plus touchés d’Afrique de l’Ouest.
Le président des réseaux de lutte contre le sida et les autres pandémies, Laurent Akré Gbanta a déclaré lundi lors d’une réunion des acteurs de la lutte à Abidjan que « le VIH demeure un problème important de santé publique avec une prévalence nationale de 2,5 % au sein de la population générale de 15 à 49 ans (soit plus de 900.000 personnes)».
«La prévalence du VIH chez les adultes âgés de 15 à 64 ans était de 2,9 %, avec 4,1 % chez les femmes et 1,7 % chez les hommes», a-t-il précisé. Or, les financements des partenaires étrangers tendent à diminuer, alors que la lutte contre le sida «dépend essentiellement» de leurs financements, a déploré Gbanta, les sommes allouées à la lutte par les autorités ivoiriennes étant nettement insuffisantes.
En 2018, les Etats-Unis, premier bailleur de fonds contre le sida, ont annoncé une aide de 140 millions de dollars (115 millions d’euros) à la Côte d’Ivoire pour lutter contre l’épidémie de sida. Au total, l’appui américain cumulé s’est monté à 1,5 milliard de dollars (1,25 milliards d’euros) depuis 2004.Mais au même moment, les autres pays donateurs ont réduit leur soutien, selon le directeur du Fonds national de lutte contre le sida, Adama Diabaté.
Le sida, la tuberculose et le paludisme font près de trois millions de morts par an, dont 1,6 million pour la tuberculose en 2017 et plus de 435.000 pour le paludisme. En 2018, dans le monde, près de 38 millions de personnes vivaient avec le VIH et le nombre d’infections, de l’ordre de 1,7 million, «reste inacceptable», souligne le Fonds mondial pour la lutte contre ces trois pandémies.