Le gouvernement nigérien a annoncé ce mercredi que la fermeture des frontières par le Nigeria a engendré au Niger une baisse des recettes douanières d’une quarantaine de milliards de francs CFA (environ 60 millions d’euros).
«On estime à une quarantaine de milliards de francs CFA la baisse des recettes douanières due à la fermeture des frontières du Nigeria », a déploré le ministre nigérien des Finances, Mamadou Diop, lors d’une rencontre à Niamey, avec une délégation du Fonds monétaire international (FMI).
En août dernier, le Nigeria avait décidé, de façon unilatérale, de suspendre la circulation des personnes et des biens avec certains pays voisins, dont le Niger et le Bénin, en vue de lutter contre la contrebande entre autres, du riz.
«L’une des réponses du gouvernement par rapport à cette situation inattendue repose sur la mobilisation des régies financières afin de compenser cette baisse des recettes » et d’en atténuer les conséquences négatives sur les populations et les acteurs économiques, a affirmé le ministre.
«Autrement dit, les régies financières vont proposer des mesures nouvelles permettant d’ici la fin de l’année, de mobiliser des ressources plus que prévues. Pour y arriver, des mesures de contrôle seront intensifiées pour recouvrer plus de recettes», a-t-il expliqué.
Il a également déclaré qu’une partie des ressources prévues dans le budget 2019 devrait permettre de compenser le manque à gagner consécutif à la fermeture de la frontière nigériane.
Une rencontre tripartite (Bénin, Niger, Nigeria) devrait avoir lieu ce jeudi 14 novembre à Abuja, la capitale du Nigeria, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans le but de trouver une solution à ce problème.
Pour certains observateurs, l’initiative d’Abuja viole le protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des biens et des personnes. Mais jusque-là, les autorités nigérianes se félicitent des retombées positives de leur démarche sur l’économie du pays.