Le gouvernement burkinabè a déploré une opération menée, sans autorisation, par l’armée malienne sur son territoire.
D’après une correspondance adressée lundi 18 novembre par le ministre burkinabé de la Défense, Cheriff Sy, à son homologue malien, les forces maliennes ont franchi la frontière deux jours plus tôt, après l’attaque d’un village de chasseurs de Dozo burkinabés par des éleveurs Fulani du Mali.
La lettre explique que les forces maliennes auraient, à la place, rencontré des chasseurs de Dozo qui s’étaient mobilisés pour se défendre contre les éleveurs peuls.
Finalement, « les militaires maliens ont (…) procédé à une répression des populations du village de Abaye, occasionnant ainsi trois morts, dont un broyé par les roues de véhicules, mais aussi des destructions massives d’infrastructures et de matériels », déplore le document qui ajoute que plusieurs villageois auraient été arrêtés et emmenés au Mali.
De son côté, l’armée malienne dit avoir usé de son droit de poursuite pour traquer des djihadistes. Certains officiels maliens ont défendu l’opération, se basant sur les textes qui régissent la force conjointe du G5 Sahel et qui autorisent les cinq pays membres qui la composent à user de leur droit de poursuite jusqu’à 50 kilomètres à l’intérieur du territoire d’un des pays membres.
Mais pour le ministre burkinabè, les « mécanismes de coordination » qui encadrent les actions le long des frontières communes « n’ont pas été activés par nos voisins maliens ».
Cet incident illustre les difficultés éprouvées encore par les membres du G5 Sahel pour coordonner leurs campagnes respectives contre les milices djihadistes qui menacent la sous-région.