Le Programme alimentaire mondial (PAM) a assure que plus de 2,4 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans les pays du Sahel : le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
L’accroissement des violences djihadistes a entraîné une crise humanitaire dans cette région, a confié à la presse mardi à Genève, le porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Hervé Verhoosel avertissant que «si nous n’agissons pas maintenant pour lutter contre la faim au Sahel, toute une génération est en danger».
Depuis leur apparition dans le nord du Mali en 2012, les violences djihadistes se sont propagées vers le centre du pays et au Burkina et au Niger voisins, malgré la présence des forces françaises (Barkhane), de la force conjointe du G5 Sahel comprenant le Mali, le Burkina, le Niger, la Mauritanie et le Tchad ou les casques bleus de l’ONU «Minusma».
De violents affrontements entre groupes armés ont entraîné des déplacements forcés de grande ampleur qui ne font qu’augmenter, surtout que 20 millions de personnes habitent dans des zones de conflit, a-t-il souligné.
Plus de 860.000 personnes ont été déplacées, tandis que les trois pays abritent 270.000 réfugiés.
Au Burkina Faso, particulièrement touché par la crise due à la propagation des violences, selon les estimations de l’ONU, près d’un demi-million de personnes ont fui leur foyer.
Pour sa part, le directeur du PAM au Burkina Faso, David Bulman, a assuré que ce chiffre devrait atteindre 650.000 d’ici la fin de l’année. Des examens effectués parmi les populations déplacées au Burkina Faso ont montré des taux de malnutrition sévère.
Sept pour cent des déplacés dépérissent et sont menacés par la famine, soit un taux bien supérieur au seuil de 2% qui déclenche la déclaration d’une situation d’urgence, a-t-il précisé.
L’agence spécialisée de l’ONU indique avoir besoin d’urgence de 150 millions de dollars pour poursuivre ses programmes d’aide alimentaire au Sahel.