Un porte-parole de la Présidence de la République du Gabon, et conseiller politique en charge de la communication auprès du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, a été interpellé, jeudi à Libreville, par des éléments de la Direction générale des services spéciaux (DGSS) qui serait basée au palais présidentiel.
Ike Ngouoni Aila Oyouomi, comme d’autres grandes personnalités du pays, devrait être entendu dans le cadre d’une opération mains propres baptisée « Mamba » et relancée, il y a quelques jours, par le Président lui-même.
Selon la presse locale, citant des sources judiciaires, près d’une trentaine de cadres et directeurs généraux des grandes entreprises publiques et semi-publiques seraient déjà interpelés et placés en garde à vue depuis plusieurs jours.
Le 18 novembre dernier, le procureur de la République, Olivier N’Zahou, avait évoqué des investigations portant « sur des soupçons de corruption et de blanchiment d’argent, de grande envergure pouvant impliquer des agents publics et des sociétés privées».
Cette opération serait déclenchée peu après le limogeage de l’ex-directeur du cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga. La plupart des cadres interpellés seraient des proches d’Alihanga.
Dans un communiqué, les avocats des interpellés ont exprimé leurs craintes quant à la procédure en cours contre leurs clients. Ils ont, entre autres, dénoncé la présence des agents spéciaux lors des auditions, et exigé le respect des droits des personnes en garde à vue.
La défense a également interpellé « le gouvernement et les autorités judiciaires sur les risques de discrédit qui pèsent sur ces enquêtes qui prennent l’allure de règlement de comptes ».