Le «grand nettoyage» promis par le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, fait une première victime parmi les personnalités politiques de haut rang du pays. Il s’agit de l’ancien ministre de la Sécurité, Bongani Bongo, interpellé ce jeudi pour des faits de corruption.
Ce proche de l’ex-dirigeant sud-africain, Jacob Zuma lui-même poursuivi par la justice pour corruption, est soupçonné d’avoir tenté de faire pression sur une commission d’enquête parlementaire sur la gestion controversée du géant sud-africain de l’électricité Eskom en 2017.
Dans ce dossier, Bongani Bongo aurait tenté de soudoyer un avocat de la commission parlementaire, en lui demandant de «prendre un congé afin de faire dérailler la procédure et lui a donné un chèque blanc», a expliqué Hangwani Mulaudzi, porte-parole de la police judiciaire.
L’accusé a été présenté ce jeudi devant un juge qui a ordonné sa remise en liberté contre le versement d’une caution de 5.000 rands. Il devra à nouveau comparaître devant le tribunal le 31 janvier 2020.
Bongani Bongo est membre du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid et dirige la commission des affaires intérieures du Parlement. Il avait occupé les fonctions de ministre de la Sécurité d’Etat pendant quatre mois en 2017, sous le mandat de l’ex-président Jacob Zuma également soupçonné de corruption à haut niveau.
L’ancien chef de l’Etat est soupçonné d’avoir généralisé le pillage des ressources de l’Etat, notamment en favorisant illégalement les affaires d’une sulfureuse famille d’hommes d’affaires dont il est proche, les Gupta.