Le département d’Etat américain a annoncé, lundi, que l’ambassadeur des Etats-Unis au Soudan du Sud, Thomas Hushek, a été rappelé à Washington pour consultations, suite à l’échec du président Salva Kiir et de son ancien vice-président, Riek Machar, de former un gouvernement d’union nationale dans les délais prévus.
Hushek est retourné au Etats-Unis « pour des consultations liées au récent échec des parties à former un gouvernement intérimaire d’union nationale» avant la date-butoir du 12 novembre, a précisé la diplomatie américaine dans un communiqué.
Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a indiqué dans un tweet, que «nous réexaminons notre relation avec le gouvernement du Soudan du Sud».
Pour leur part, Kiir et Machar veulent faire bon usage du délai supplémentaire de 100 jours (à compter du 12 novembre), qui leur a été accordé dernièrement par la médiation en Ouganda, pour parvenir à mettre en place ce gouvernement tant attendu, prévu dans le cadre du dernier accord de paix signé entre les deux rivaux.
Sans surprise, cette nouvelle échéance a exaspéré les Etats-Unis. Le haut responsable du département d’Etat chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, a dit dans ce cadre, à propos de Kiir et de Machar, que « leur incapacité à respecter leur propre calendrier fait douter de leur aptitude à continuer à mener le processus de paix ».
Pour ce responsable, les différentes parties en conflit ne fournissent pas d’efforts conséquents pour mettre fin à la situation chaotique que connait leur pays et qui profite à leurs intérêts.
Entre temps, d’aucuns se demandent si Washington mettra en œuvre sa menace de sanctions qui était brandie ces derniers jours. Mi-novembre, Tibor Nagy avait affirmé que son pays disposait « de nombreux outils à sa disposition et nous n’hésiterons pas à les utiliser ».
La guerre civile au soudan du Sud, éclaté en décembre 2013 à la suite d’un conflit entre Kiir et Machar, a déjà fait quelque 380 000 morts et contraint quatre millions de personnes à fuir leurs foyers.