L‘épiscopat congolais a dénoncé lundi le massacre de 80 civils depuis début novembre à Béni dans l’est de la République démocratique du Congo, ainsi que l’influence des “troupes étrangères” dans un autre conflit dans la province voisine du Sud-Kivu.
Dans un communiqué publié mardi, le président de la conférence épiscopale (Cenco), Mgr Marcel Utembi déplore que «rien qu’en ce mois de novembre, on dénombré 80 morts» dans la région de Béni «sans compter les blessés graves et les disparus».
Ces massacres sont attribués par les autorités au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), qui ont tué des centaines de personnes dans la région depuis 2014.
La Cenco note en outre que «des troupes étrangères alimentent» des affrontements en cours à Minembwe dans la province du Sud-Kivu. Depuis mai dernier, la région de Minembwe est le théâtre de violences entre la communauté Banyamulenge, des Congolais éleveurs aux très lointaines ascendances rwandaises, et des membres des communautés congolaises Bembe, Bafuliro et Bashi. La Cenco demande notamment de «restaurer l’autorité de l’Etat» à Béni et Minembwe.
Lundi, des habitants ont envahi et mis le feu dans un camp de la mission de paix de l’ONU «Monusco» à Béni, et dénoncé l’«inaction» des Casques bleus face à un nouveau massacre de civils attribué au groupe armé des ADF.
En réaction, la présidence de la RDC a annoncé lundi des «opérations conjointes entre l’armée nationale et la Monusco (Mission des Nations unies au Congo)» à Béni, «afin d’assurer la paix et la sécurité à la population civile».
La présidence a également annoncé dans un communiqué «l’installation d’un quartier général avancé des forces armées à Beni», à l’issue d’une réunion urgente d’un «conseil de sécurité» à Kinshasa présidé par le chef de l’Etat Félix Tshiskedi, en présence de la cheffe de la Monusco, Mme Leila Zerrougi.
En raison des tensions, la lutte contre l‘épidémie d’Ebola, qui sévit dans la région de Béni, est interrompue depuis vendredi.