L’armée nigériane a procédé, mercredi, à la libération de 983 personnes qui étaient soupçonnées d’avoir un lien avec la secte islamiste Boko Haram, et incarcérées dans une prison militaire de la ville de Maiduguri (nord-est).
Avant d’être innocentés, ces individus avaient « préalablement fait l’objet d’une enquête », a rassuré le commandant de l’armée, Olusegun Adeniyi, lors d’une cérémonie. Ils ont également suivi un programme de réhabilitation de 12 mois avant d’être remis en liberté.
Certains de ces ex-détenus ont regretté d’avoir passé quelques années en prison alors qu’ils n’ont jamais été membres du groupe. Le cas d’Ibrahim Usman qui a été incarcéré pendant quatre années et qui a expliqué s’être retrouvé en prison pour n’avoir pas pu présenter une pièce d’identité valide à des soldats lors d’un contrôle dans la rue.
Rappelons que des organisations de défense des droits de l’homme ont souvent accusé l’armée nigériane de procéder à des arrestations arbitraires de citoyens innocents, dans le cadre des opérations menées pour traquer Boko Haram.
Cette dernière libération massive de détenus est l’une des plus importantes opérées par l’armée. Le mois passé, 25 enfants avaient été libérés, suite à la publication d’un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) accusant des militaires de détenir des milliers d’enfants dans des conditions inhumaines et dégradantes en raison de leur appartenance présumée au groupe armé islamiste.
Le combat contre Boko Haram est encore loin de prendre fin. Dans la même journée du mercredi, un communiqué de l’armée a annoncé que 9 terroristes ont été tués et d’autres blessés, lors d’une opération sécuritaire dans le nord-est du pays. Un soldat a également trouvé la mort au cours de la même opération.