L’opposante suisse-camerounaise, Nathalie Yamb, conseillère exécutive du président du parti ivoirien Liberté et démocratie pour la République (LIDER), Mamadou Koulibaly, a été expulsée lundi de la Côte d’Ivoire, accusée de « mener des activités incompatibles avec l’intérêt national », selon l’arrêté d’expulsion du ministre ivoirien de l’Intérieur.
Le leader de la formation politique LIDER qui a confirmé cette expulsion, a néanmoins regretté le refoulement de Yamb qui était installée en Côte d’Ivoire depuis de nombreuses années, affirmant que « rien n’interdit à un étranger de faire de la politique. Il est simplement interdit d’être président d’une formation politique».
Nathalie Yamb a publié ses images (prises dans l’avion qui la ramenait en Suisse) sur les réseaux sociaux où les messages de soutien se sont multipliés.
La conseillère de Mamadou Koulibaly serait probablement en train de payer ses attaques contre la gouvernance politique et économique ivoirienne. Début novembre passé, elle s’était faite remarquer, lors du sommet Russie-Afrique à Sotchi, par son intervention qui avait remis en cause la présence française en Afrique et le maintien du Franc FCFA. «L’Afrique francophone est encore, en 2019, sous le contrôle de la France», avait-elle notamment déclaré.
Pour rappel, Abidjan avait aussi expulsé en mars dernier, l’activiste et militant anticolonialiste français d’origine béninoise, Kémi Séba, pour des « risques de troubles à l’ordre public ».
Ce dernier a adressé une lettre à Yamb pour lui manifester son soutien. « Pour avoir été ces 24 derniers mois, expulsé du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Togo, de Guinée, dans le seul cadre de la lutte contre le néocolonialisme Français (Françafrique/Bases militaires/Franc Cfa) et de la mal-gouvernance de nos élites endogènes, je ne peux que comprendre ce que tu ressens, toi qui avais fait ta vie, par amour de l’Afrique, en Côte d’Ivoire », a-t-il écrit.
Il a, entre autres, ajouté que « ce combat est une lutte qui nous fait tout perdre en cette vie (…) Mais l’Histoire nous donnera raison (…) C’est le prix à payer pour que notre peuple puisse être libéré».