Une nouvelle journée de protestation, organisée ce lundi 2 décembre, contre la présence de l’ONU à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a fait un mort par balle et cinq blessés parmi les manifestants.
Les populations de Beni et de sa région dénoncent depuis le 23 novembre les massacres de plus de 100 civils en un mois, perpétrés par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé d’origine ougandaise.
Elles accusent, par la même occasion, la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) et les autorités congolaises d’inaction alors que civils sont de plus en plus massacrés. Une base onusienne avait été saccagée à Beni lundi 25 novembre par des manifestants.
Mais le secrétaire général-adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, en visite de trois jours en RDC et qui s’est achevée lundi, a affirmé que les attaques anti-ONU de ces derniers jours avaient été «planifiées, organisées et financées», lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec des autorités locales.
Lacroix a plaidé pour le renforcement du «partenariat» entre la MONUSCO et les autorités civiles et militaires congolaises. « Il y a déjà un travail de planification détaillé qui a été engagé avec l’armée congolaise», et «il y a un travail sécuritaire qui est à faire, mais aussi de stabilisation au bénéfice de la population», a-t-il dit.
Les autorités congolaises avaient effectivement annoncé, il y a une semaine, des opérations militaires «conjointes» avec la Monusco dans la région de Beni. Quelques 80 ADF seraient déjà neutralisés dans le cadre de ces opérations, selon un porte-parole de l’armée congolaise.
La Monusco a évoqué de son côté, dimanche 1er décembre sur son compte Twitter, avec photos à l’appui, «l’arrestation d’hommes armés, identifiés comme étant des membres de groupes armés, dans la zone de Mayi-Moya, à 31 Km au nord-est de Beni».
Réagissant à la sortie médiatique du responsable onusien, le mouvement citoyen de Lutte pour le changement (Lucha) a déclaré sur Twitter que « les propos de Lacroix sur la planification et le financement supposés des manifestations contre la léthargie de la Monusco à Beni sont un déni de responsabilité et une façon méprisante de méconnaître les frustrations de la population».