La présidence zambienne a manifesté, lundi, son mécontentement suite aux commentaires de l’ambassadeur américain à Lusaka, Daniel Foote, sur la condamnation d’un couple homosexuel, et a prévenu que le gouvernement Trump sera saisi à ce sujet.
La semaine dernière, un juge zambien avait annulé l’appel interjeté contre la condamnation de ce couple qui devrait écoper de 15 ans de prison, les relations entre personnes de même sexe étant interdites en Zambie.
Daniel Foote s’était dit « horrifié » de cette condamnation, assurant que «des décisions comme cette lourde condamnation font des dégâts incalculables à la réputation internationale de la Zambie en montrant que les droits humains en Zambie ne sont pas une garantie universelle», avant de dénoncer les «persécutions contre toute personne qui ose être différente».
Le chef de la diplomatie zambienne, Joe Malanji, avait réagi en avertissant qu’une lettre de protestation allait être adressée au gouvernement américain, estimant que les propos de Foote «revenaient à remettre en question la Constitution zambienne».
Cette réponse a été critiquée par le diplomate américain ce lundi. « Cessons la façade des relations +chaleureuses et cordiales+ », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse à Lusaka. « L’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée», a-t-il ajouté.
Daniel Foote a également indiqué qu’il fait l’objet de menaces. Il aurait été obligé d’annuler sa participation aux manifestations de la Journée mondiale du sida, prévues pour ce mardi, «à cause de menaces proférées» contre sa personne sur les médias sociaux.
Un ancien diplomate zambien a estimé que Daniel Foote avait outrepassé son mandat en s’ingérant, de manière flagrante, dans les affaires intérieures du pays et en voulant imposer au peuple zambien une culture vécue par les Américains.