Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed reçoit ce mardi 10 décembre à Oslo, en Norvège, le Nobel de la paix, lors d’une cérémonie qui commence à 13H00 (12H00 GMT) à l’Hôtel de Ville, en présence notamment de la famille royale norvégienne.
La prestigieuse récompense avait été attribuée le 11 octobre, à Abiy 43 ans, le plus jeune président en Afrique, pour saluer tout particulièrement ses efforts de paix entre son pays et son voisin, l’Erythrée, après 20 ans de guerre.
Le 9 juillet 2018, à l’issue d’une rencontre historique à Asmara, la capitale érythréenne, Abiy Ahmed avait, trois mois seulement après sa prise de fonction, mis fin avec le président érythréen, Issaias Afeworki, à deux décennies de guerre.
Au-delà de cette réconciliation historique, le premier ministre Abiy Ahmed a joué, sur le plan régional, un important rôle de médiation dans la crise politique soudanaise et essayé de revitaliser le fragile accord de paix sud-soudanais. Le début de son mandat a aussi été marqué par un élan de démocratisation sur le front intérieur.
Il a mis fin à l’autoritarisme de ses prédécesseurs, levé l’état d’urgence, et libéré des milliers de prisonniers politiques. Le jeune leader a créé en outre une Commission de réconciliation nationale et levé l’interdiction pesant sur certains partis.
Si son côté réformateur et visionnaire a séduit au-delà des frontières, le premier ministre éthiopien se heurte aujourd’hui à de graves difficultés.
Sa promesse d’organiser en mai prochain les premières élections « libres, juste et démocratiques » depuis 2005 est compromise par un regain de violences intercommunautaires.
Des manifestations anti-Abiy Ahmed déclenchées moins de deux semaines après l’annonce du Nobel ont débouché sur des affrontements ethniques et sur la mort de 86 personnes.
Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 850.000 euros). Les autres prix (Littérature, Physique, Chimie, Médecine et Economie) seront remis le même jour à Stockholm.