Les autorités ivoiriennes ont invité les prisonniers détenus à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), d’arrêter sans délai, leur grève de la faim.
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère de la Justice, des Droits de l’Homme et des Libertés publiques qui prend à témoin, les acteurs nationaux et internationaux, demande à nouveau aux détenus grévistes, dont certains se sont depuis longtemps désolidarisés des grévistes, de «mettre fin immédiatement à leur mouvement».
Les prisonniers de la crise postélectorale de 2010-2011, proches de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, actuellement détenu dans une prison de la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye, sont en grève depuis le début du mois de décembre.
Ils dénoncent les mauvaises conditions de leur détention et réclament un jugement qu’ils attendent depuis 3 ans, ainsi que leur libération provisoire.
Le mardi 23 décembre dernier, environ 150 détenus ont été hospitalisés à la prison d’Abidjan sur les 330 grévistes de la faim. Selon un cadre pénitentiaire, il n’y aurait pas de cas grave à déplorer, qualifiant leur grève de purement «symbolique».
«Si c’était sérieux, il y aurait déjà eu des décès», a-t-il déclaré, allusion faite aux 22 jours déjà passés par les détenus grévistes dans l’abstinence alimentaire.
Le ministère de la Justice, lui, évoque, dans son communiqué, un «chantage» qui «ne saurait prospérer dans un Etat de droit». Les autorités rassurent toutefois que l’instruction des procédures concernant ces prisonniers est achevée et que les procès sont programmés ou en cours.
Des observateurs internationaux relèvent que la justice ivoirienne brille par la lenteur des procédures judiciaires et les longs délais de détention préventive, dont le cas le plus illustratif, est celui de Simone, l’épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo et ses 80 codétenus, dont le jugement ne commence qu’aujourd’hui, après 3 ans de détention préventive.