L’ancien président centrafricain, François Bozizé est de retour au pays six ans après sa chute et son départ en exil, a annoncé lundi le secrétaire général de son parti politique, Bertin Béa.
«Depuis hier, François Bozizé se trouve bel et bien dans la capitale centrafricaine. Dans les jours à venir, François Bozizé prendra la parole pour s’adresser à ses compatriotes», a déclaré Bertin Béa lors d’une conférence de presse organisée au siège du Kwa na Kwa, le parti du président déchu.
« Cette annonce ne me semble pas crédible », a toutefois réagi le porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime-Ange Kazagui.
Renversé en 2013 par la Séléka, une coalition de groupes armés rebelles qui s’était emparé de la capitale Bangui, l’ancien général Bozizé arrivé au pouvoir en 2003, avait dû céder sa place à Michel Djotodia avant de fuir le pays.
François Bozizé est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé en Centrafrique en 2013, pour «crimes contre l’humanité et incitation au génocide» et sous sanctions des Nations unies pour son rôle dans la crise centrafricaine de 2013, marquée par de sanglants affrontements communautaires entre populations chrétiennes et musulmanes, au cours de laquelle il avait notamment soutenu des milices anti-balakas.
En 2016, une circulaire du ministère des transports avait également interdit aux compagnies aériennes d’embarquer l’ex-président à destination de la Centrafrique.
Mercredi, le tribunal administratif de Bangui avait rejeté la requête des avocats de François Bozizé, qui demandaient un sursis exécutoire à cette circulaire, afin de permettre le retour de l’ancien président.
Selon le porte-parole de son parti, pour son retour au pays, il aurait fait la route «en partie à pied» et en partie «dans un véhicule», sans avoir été accompagné.
Bozize retrouve un pays toujours en crise malgré la baisse des violences depuis la signature d’un accord de paix le 6 février entre le pouvoir de Bangui et 14 groupes rebelles.
Mi-novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé à l’unanimité pour un an, le mandat de sa force de maintien de la paix en Centrafrique.