Le procureur général au Soudan a annoncé, dimanche 22 décembre, l’ouverture d’une enquête sur les crimes commis au Darfour, ouest du pays, à partir de 2003, visant les responsables du régime du président déchu Omar el-Béchir.
« Nous avons débuté une enquête sur les crimes commis au Darfour à partir de 2003 », a indiqué Tagelsir el-Heber, devant la presse à Khartoum, expliquant qu’il s’agit de dossiers contre d’anciens « responsables du régime ». Une cinquantaine d’individus, accusés de divers crimes serait concernés, mais leur identité n’a pas été dévoilée.
Le procureur a informé aussi que le parquet avait entamé des démarches judiciaires pour faire extrader l’ancien chef du Service national du renseignement et de la sécurité, Salah Abdallah, qui réside actuellement en Egypte.
L’annonce du procureur général intervient moins de deux semaines après la condamnation d’el-Béchir à deux ans dans une institution correctionnelle, pour « corruption ».
Lors d’un déplacement effectué le 4 novembre dernier par le Premier ministre de transition, Abdalla Hamdok, au Darfour, les habitants de cette région avaient rappelé que la poursuite et la condamnation des auteurs des massacres au Darfour était la condition sine qua non pour parler de la paix.
El-Béchir, destitué en avril sous la pression de la rue, après 30 ans d’un régime autoritaire, est depuis des années dans le viseur de la Cour pénale internationale (CPI) pour des exactions commises lors de ce conflit sanglant au Darfour qui avait fait 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon les chiffres de l’ONU.
Il fait précisément l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis en 2009 et 2010 par la CPI pour « génocide », « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ». L’ancien dirigeant n’a jamais été renvoyé devant cette juridiction internationale, malgré les nombreux appels à son extradition.