Les Etats-Unis ont rappelé leur ambassadeur à Lusaka, Daniel Foote, au sujet duquel le président de la Zambie, Edgar Lungu avait déclaré qu’il n’était plus le bienvenu dans le pays, notamment après avoir dénoncé la condamnation à quinze ans de prison d’un couple d’homosexuels, a annoncé lundi une source proche de la mission diplomatique américaine.
La même source explique que Washington avait décidé de rappeler Foote parce que le président Lungu avait déclaré souhaiter son départ.
En novembre, l’ambassadeur Daniel Foote s’était publiquement dit «horrifié» par la condamnation d’un couple d’homosexuels, appelant les autorités zambiennes à réexaminer des lois qu’il juge discriminatoires à l’égard des minorités.
Devant la presse, Foote avait qualifié de «pourries» les relations entre Washington et Lusaka. «L’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée», avait-il notamment déclaré.
Le diplomate américain avait également déclaré que des membres corrompus du gouvernement étaient en liberté tandis que des hommes entretenant une relation consensuelle étaient poursuivis en justice.
Le président Lungu avait vivement critiqué mi-décembre, les propos de l’ambassadeur américain, dans une allocution devant une congrégation religieuse de Choma (sud), assurant avoir «officiellement protesté auprès du gouvernement américain», cité par la radio nationale.
«Nous ne voulons pas de personnes comme ça parmi nous », avait affirmé le chef de l’Etat, déplorant que le diplomate «promeuve des valeurs antichrétiennes».
Dimanche 15 décembre, le porte-parole de la présidence, Isaac Chipampe a tenté de calmer le jeu, assurant que les propos d’Edgar Lungu ne préfiguraient pas une expulsion de l’ambassadeur des Etats-Unis, un pays qui verse chaque année, 500 millions de dollars à Lusaka, pour le développement de la Zambie.