Des députés de l’opposition en Mauritanie demandent la création d’une commission d’enquête qui se penchera sur la gestion des biens publics sous le régime de l’ancien chef d’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ces parlementaires ont organisé, ce jeudi 26 décembre au siège du Rassemblement des Forces démocratiques, une conférence de presse jugée nécessaire pour communiquer sur les raisons de leur initiative.
L’objectif de l’enquête est de passer au peigne fin, différents marchés publics attribués dans divers secteurs, ainsi que les grandes institutions et entreprises publiques, en vue de déceler des faits de corruption et poursuivre leurs auteurs.
Les parlementaires ont bien précisé que leur «demande d’enquêter sur la corruption n’est dirigée contre personne» et il n’y a pas de sélectivité dans les sujets. D’ailleurs, il s’agit là d’une requête qui date de quelques années, a souligné le député Mohamed El-Amine Ould Sidi Mouloud.
Qu’à cela ne tienne, l’étau judiciaire se resserre sur l’ancien président Ould Abde Aziz puisque les enquêtes devraient concerner ses deux quinquennats, de 2009 à 2019.
Selon certains observateurs, le nouveau président mauritanien, Mohamed Ghazouani, a cherché, depuis sa prise de fonctions en août passé, à sortir de l’ombre de son prédécesseur et ancien mentor, tout en multipliant des gestes d’ouverture en direction de l’opposition.
Lors de la célébration de la fête de l’indépendance, fin novembre dernier, Ghazouani a indiqué, dans son discours à la Nation : « Je travaillerai avec la participation de tous les Mauritaniens pour une Mauritanie où règnent la justice, l’égalité et la concorde sociale. C’est tout le sens des rencontres que j’ai entamées avec les acteurs politiques de toutes les sensibilités peu après ma prise de fonction de président de la République. Je continuerai sur la même voie pour l’apaisement du climat politique général ».