Le chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a prévenu, samedi au cours d’un point de presse à Abidjan, que toute tentative de déstabilisation du pays ne restera pas impunie, rappelant que nul n’est au-dessus de la loi.
« Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé, en prévenant que «le droit sera appliqué à tous» les citoyens ivoiriens, que ce soit des candidats à la présidentielle ou non, des anciens présidents de la République, des présidents d’institution… et « quel que soit le lieu où ils résident en dehors de la Côte d’Ivoire», allusion faite directement à l’ancien président de l’assemblée nationale, Guillaume Soro.
Ces propos ont été tenus alors que l’ancien président de l’Assemblée nationale est accusé par la justice de «tentative d’atteinte à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national». Un mandat d’arrêt international a été émis lundi 23 décembre à l’encontre de Soro qui a aussitôt dénoncé cette procédure.
Guillaume Soro a tenté, lundi dernier, de rentrer dans son pays, après six mois passé en Europe, mais son avion a dû être dévié vers le Ghana avant de regagner la France.
Depuis lors, cet ancien responsable et son entourage, accusant Ouattara de manipulation, se sont appliqués à dévoiler ce qui était encore gardé secret. Ex-chef de la rébellion ivoirienne des années 2000, Soro a fait savoir que l’actuel chef d’Etat, son ex-allié, était son parrain.
«Voir M. Ouattara, parrain de la rébellion de 2002, m’accuser aujourd’hui de déstabilisation est une belle ironie de l’Histoire», a-t-il indiqué dans une interview accordée à l’hebdomaire français Le Journal du Dimanche.
Alors qu’il s’est déjà déclaré candidat à la présidentielle de 2020, Soro accuse Ouattara «d’instrumentaliser la justice pour écarter un candidat sérieux». Il a prévenu qu’il maintiendra sa candidature et organisera «la résistance comme le général de Gaulle l’a fait depuis Londres», assurant que son objectif était de participer à la sauvegarde de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Soro adressera un « message à la Nation en direct sur tous ses médias sociaux le 31 décembre à 20H00 GMT», a-t-il annoncé sur son compte Twitter, une façon de défier ouvertement le président ivoirien qui devrait tenir au même moment sa traditionnelle allocution de nouvelle année.