Le parquet burundais vient de requérir 15 ans de prison à l’encontre de quatre journalistes et leur chauffeur arrêtés le 22 octobre alors qu’ils couvraient l’incursion de rebelles burundais venus de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.
Le substitut du procureur a également requis à leur encontre 20 ans de privation des droits civiques et demandé la saisie de leurs équipements. Le jugement a été mis en délibéré pour un mois. Les accusés encourent une peine allant de 10 ans de prison à la perpétuité.
«On a eu le temps d’assurer la défense de nos clients, nous espérons qu’ils vont être acquittés purement et simplement», a déclaré à la presse Me Clément Retirakiza, l’un des avocats de la défense.
Les journalistes travaillent pour Iwacu, l’un des derniers médias indépendants du Burundi. Ils ont été arrêtés dans la province de Bubanza.
Reporters sans frontières qui souligne que les journalistes ne faisaient que leur travail, et Human Rights Watch, ont demandé à plusieurs reprises leur libération.
Le Burundi occupe la 159ème place du classement de la liberté de la presse établi par RSF, alors qu’il était considéré avant le début de la crise en 2015, comme un des rares États de la région des Grands lacs à être doté d’une presse libre et indépendante.
Le pays traverse une crise meurtrière déclenchée par l’annonce en avril 2015, de la candidature du président, Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé. Il a été réélu en juillet de la même année.
Les violences et la répression ayant accompagné cette crise, auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête à ce sujet.